Forums, colloques...

24 au 26 Avril 2014 : Nous étions présents au Salon Autonomies à Liège.

Le 24 avril, Marc THIRY a donné une conférence  "SNOEZELEN, vous avez dit Snoezelen ?"
Certains en disent : « C'EST SOIGNER LA FOLIE PAR LA FOLIE !»

Lors du dernier forum Snoezelen à Brumath, Mr. Albecker directeur du Sonnenhof, l'un des plus grands centres d’accueil pour personnes handicapées en Alsace, disait en substance : « J’ai demandé à participer à une séance Snoezelen pour découvrir ce qui se vivait dans cette salle étrange équipée d’engins extravagants où l’on se touche et où l’on se renifle ! Etait-ce un lieu de pratiques sectaires, de pratiques sexuelles déviantes ? (…) Tout ce que j’en ai retenu, c’est que lorsque j’en suis sorti j’étais calme, apaisé et pour la première fois on me voyait traverser le centre sans courir (…) »

Snoezelen est né en 1978, aux Pays-Bas, au Centre Piusoord à Tilburg qui accueillait des personnes avec déficiences mentales. Lors d’un camp d’été, une « tente d’activités » a enthousiasmé l’équipe qui a témoigné des résultats positifs de ce tout premier snoezelen lors d’un symposium sur le jeu organisé par l’Association néerlandaise pour l’étude du handicap mental. Le coup d’envoi d’une incroyable aventure était donné non seulement au-delà des frontières géographiques mais aussi des frontières entre les êtres handicapés ou non.

Comment cette expérience récréative a-t-elle pu devenir une pratique s’inscrivant 30 ans après dans le soin de tout être fragilisé par l’âge, la maladie et s’inscrire dans le courant philosophique de l’humanisme ?

Le mot Snoezelen est un néologisme résultant de la contraction de deux verbes néerlandais : l’un passif, « doezelen » ; somnoler, se laisser aller, et l’autre actif « snuffelen » ; flairer comme le petit chien avec sa truffe et par extension sentir, fureter, explorer sensoriellement. Ces termes reflètent déjà plus par leur complémentarité que par leur antagonisme toute la complexité du mot snoezelen : le passif et l’actif réunis, la somnolence et l’éveil, le calme et l’excitation.

L’état de détente, de bien-être, DOEZELEN, est un pré-requis indispensable à toute relation car il n’est pas possible de s’ouvrir au monde dans la menace, l’insécurité. Il est traduit de manière peu nuancée par « se relaxer ». Se relaxer demande la conscience de l’image de soi. Mais tout être ne peut construire cette image comme dans une déficience mentale, ou ne l’a pas encore acquise comme un bébé, ou peut la déconstruire comme dans le "gâtisme" lié au vieillissement qui peut tous nous atteindre.

Snoezelen peut créer un environnement adapté respectant la dignité humaine luttant contre des pratiques d’isolement, de contention ou de camisole chimique. Ce matériel est malheureusement devenu l’enjeu d’un véritable marché mondial et - si on lit les informations peu nuancées du net - un matériel aux propriétés magiques dans le traitement de l’autisme, de la maladie d’Alzheimer et de toute la nosographie.

L’intention ne peut pas être de vouloir adapter les personnes à du matériel mais bien celle de créer un monde où la personne vit en relation avec des moyens mis à la disposition de ses capacités sensorielles.
Marc Thiry nous illustrera par des témoignages filmés cet art étonnant de la relation qui engendre une situation plus ouverte de communication verbale ou non–verbale : Snoezelen une manière de penser qui peut se faire dans tous les lieux et à tous moments, au service de la réalisation de l’être.

 

Le 26 avril ont été présentées en avant-première les premières images du documentaire "Snoezelen, un monde en quête de sens ».

La rencontre entre 2 liégeois, Marc THIRY, Professeur de communications non-verbales, et Idriss GABEL, cinéaste, a permis la réalisation d'un documentaire dont de larges extraits ont présentés en avant-première du salon AUTONOMIES.
"Snoezelen, un monde en quête de sens" nous emmène dans le monde de personnes fragilisées par des handicaps sévères, de l’autisme, des démences de type Alzheimer...
Ce film a été suivi d’un échange interactif avec le public en présence du réalisateur et du professeur. Idriss Gabel, jeune réalisateur, est allé de nombreuses fois filmer en Afrique. Le professeur Marc Thiry, personnage très charismatique, est à la base de la fondation d’écoles tant en Belgique qu’à l’étranger et tel un pèlerin des temps modernes, il se rend d’institution en institution où il soutient les professionnels de terrain parfois en lutte contre le manque d’humanité.